Selon Eurotunnel, il s'agit de la tentative d'intrusion la plus importante depuis un mois et demi. Environ 1 500 personnes ont tenté leur chance dans le tunnel sous la Manche, rien que pour la nuit du 28 au 29 juillet. Lors de la nuit précédente, Eurotunnel avait déjà indiqué que près de 2 000 tentatives d'intrusion de migrants avaient été recensées et, depuis le début de l'année, ce sont 37 000 migrants qui ont été interceptés par la société de transport. Certaines associations d'aide aux migrants mettent en doute ces chiffres. Pour elles, ces tentatives ne concernent que 100 à 300 personnes par nuit.
Le tunnel de la mort
Un migrant soudanais est mort, cette nuit, percuté par un camion. Ce qui porte à neuf le nombre de migrants ayant perdu la vie aux abords du site depuis le début du mois de juin. Le blocage du port de Calais, dans le nord de la France, par les salariés grévistes de MyFerryLink mais également la pose de barricades et fils barbelés pour dissuader les nombreux candidats au départ de se cacher dans des camions en route pour le port ont eu pour conséquence de les orienter, à défaut, vers le tunnel. Cela en dit long sur la situation des migrants à Calais.
David Cameron, le Premier ministre britannique juge la situation «très préoccupante». «Nous collaborons étroitement» avec les autorités françaises pour faire face à la situation a-t-il déclaré en marge de sa visite en Asie. Deux unités de forces mobiles, soit 120 fonctionnaires, vont être temporairement affectées à la sécurisation de la frontière à Calais et «notamment du site d'Eurotunnel», a annoncé ce 29 juillet le ministre français de l'Intérieur. Bernard Cazeneuve était en déplacement, hier, au Royaume-Uni pour s'entretenir sur cette question avec son homologue britannique.
Les responsabilités en question
Une guerre de communication sur les responsabilités de chacun s'est, par ailleurs engagée entre Eurotunnel et les autorités. Le groupe demande une réaction appropriée des Etats et réclame une indemnisation de 9,7 millions d'euros aux gouvernements français et britannique pour compenser ses dépenses et pertes d'exploitation liées à l'afflux de migrants. Le gouvernement français, lui, accuse le groupe Eurotunnel de ne pas avoir fait les efforts nécessaires face à l'aggravation de la situation.