Migrants à Paris: des expulsions de camps, et après?

Depuis le mois de juin, les autorités françaises ont procédé à une série d'évacuations des campements de migrants installés à Paris. Selon la préfecture de Paris et d'Île-de-France, un millier de personnes ont reçu une proposition d'hébergement d'urgence. Un chiffre que les associations d'aide aux migrants tiennent pourtant à relativiser.

Le 2 juin dernier, le camp de la station de métro La Chapelle, situé dans le nord de Paris, est démantelé. Quelque 477 migrants sont pris en charge. Certains partent en centre d'accueil de demandeurs d'asile. Pour les autres, trois jours d'hôtel puis c'est de nouveau l'errance.

Trois autres évacuations ont eu lieu depuis cette date, pour un résultat dont se félicite la préfecture de Paris et d'Île-de-France : pas moins de 1 020 migrants ont été reçus en hébergement d'urgence. Mais pour Cécile Poletti, de l'association Cimade, les autorités ont tardé à réagir.

« Pour certains, cela fait plusieurs mois, voire même une petite année, que ces personnes sont à la rue. Ce sont des bidonvilles, où les personnes vivent avec des conditions matérielles extrêmement précaires», explique-t-elle.

« Vision binaire »

A chaque situation sa solution, avance-t-on du côté des autorités. Trois cent cinquante migrants sont ainsi hébergés en centre d'accueil pour demandeurs d'asile. Une logique d'humanité estime l'Etat. Pour Cécile Poletti, cette politique a néanmoins ses limites :

« C'est un peu la vision binaire du gouvernement actuel : il y a de bonnes personnes étrangères, qui seraient les demandeurs d'asile qui demandent une protection, et les migrants économiques qu'il faudrait expulser»

Malgré les récentes évacuations de campements, les rues de Paris continuent d'abriter des migrants. Dans l'est de la capitale par exemple, près de la gare d'Austerlitz, ils sont encore 300 à dormir dehors.

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