Peu après 20h, heure locale (17h TU), plusieurs F-16 ont décollé de leur base de Diyarbakir, dans le sud-est, et ont pris la direction des monts Kandil, où se trouvent les bases arrière du mouvement rebelle kurde, rapportent des chaînes d’informations turques. Selon des sources sécuritaires, ces avions de chasse ont frappé des cibles du PKK à Hakurk, dans le nord de l'Irak.
La première vague, conduite dans la nuit de vendredi à samedi, a fait voler en éclats le cessez-le-feu entre Ankara et le mouvement, qui tenait tant bien que mal depuis 2013. Le PKK a qualifié samedi d' « agression » les bombardements menés par l'armée turque et estimé qu'ils avaient «rompu les conditions du cessez-le-feu » entre ses combattants et les forces de sécurité turques.
Le gouvernement turc a ordonné ces frappes après une série d'attaques attribuées ces derniers jours à des militants proches du PKK contre des policiers.
Décès d'un policier à Gazi
A Istanbul, un policier, grièvement blessé par balle pendant que la police procédait à des interpellations dans le quartier de Gazi, est mort des suites de ses blessures à l'hôpital. Il a été touché par trois balles dans la poitrine, dont on ne connaît pas l’origine exacte pour l’instant. Un drame prévisible, après 36 heures de siège de ce lieu de culte alévi, en banlieue d’Istanbul, où la dépouille d’une militante d’extrême-gauche attend toujours d’être mise en terre, rapporte notre correspondant à Istanbul, Jérôme Bastion.
Depuis samedi à midi, la famille, les amis et deux députés du parti pro-kurde HDP sont réunis autour du cercueil, mais empêchés par la police de marcher jusqu’au cimetière. Des barricades ont été érigées, des militants de gauche masqués tentent d’éloigner les policiers qui répliquent à coup de canon à eau et de gaz lacrymogènes, noyant le foyer communautaire alévi dans un nuage irrespirable.
Sollicité par les élus pour trouver une solution, le gouverneur d’Istanbul répond que ce problème le dépasse et raccroche le téléphone. Et la tension monte, jusqu’à ces coups de feu fatals tirés dans la soirée, qui risquent de décupler encore les violences. La militante qu’on n’arrive pas à enterrer avait été abattue sans raison apparente chez elle, à l’aube, lors des premiers raids de la police anti-terroriste. Comme la Turquie, il semble qu’elle ne soit pas près de trouver le calme.