L’attaque de ce samedi 25 juillet, qui a coûté la vie à deux soldats, n'a pas été immédiatement revendiquée. Mais l’armée turque a d’ores et déjà pointé du doigt les militants kurdes. Elle poursuit ses opérations dans le secteur. Depuis le lancement des raids aériens, la Turquie connait une vague de violences sans précédent : commissariats mitraillés ou incendiés, policiers attaqués, affrontements entre forces de l’ordre et manifestants.
Quelques heures avant l'attentat de la région de Diyarbakir, le PKK avait solennellement menacé de rompre le fragile cessez-le-feu qu'il a proclamé unilatéralement en 2013. Mercredi déjà, le mouvement rebelle kurde, classé organisation terroriste par Ankara, avait revendiqué l'assassinat de deux policiers dans une ville située près de la frontière avec la Syrie, en représailles à l'attentat-suicide de Suruç, survenu le 20 juillet et plutôt attribué au groupe jihadiste Etat islamique (EI). Un attentat qui avait pour sa part fait 32 morts, essentiellement des militants de la cause kurde.
Le PKK proteste contre les raids aériens menés contre les bases arrières du mouvement dans le nord de l'Irak. D'ailleurs ce dimanche matin l'artillerie turque a de nouveau bombardé des positions du PKK dans le nord de l'Irak. Des frappe menées depuis la ville de Dingle dans le sud-est de la Turquie.
Le PKK proteste aussi contre la campagne de répression à l’encontre de militants kurdes menée en peu partout dans le pays. Depuis vendredi, les arrestations se multiplient contre des militants supposés du groupe Etat islamique mais aussi les défenseurs de la cause kurde. Selon le bilan officiel, 590 personnes ont pour l'instant été arrêtées et placées en garde à vue. Depuis le lancement des frappes aériennes turques, nul doute, la situation s’est nettement dégradée.