Avec notre correspondante à Athènes, Charlotte Stiévenard, et notre bureau à Bruxelles,
C'est un sujet politiquement sensible pour le gouvernement d'Alexis Tsipras. Juste après les élections de janvier, son ministre des Finances de l'époque, Yanis Varoufakis, avait déclaré qu'il ne coopérerait plus avec les trois institutions créancières du pays, plus connues sous le nom de la troïka. Aujourd'hui, difficile de refuser alors que le Premier ministre grec cherche à tout prix à finaliser l'accord sur le troisième plan d'aide. Même les chefs de mission des créanciers reviennent dans la capitale après un an d'absence. Leurs discussions avaient lieu plus au calme, dans la capitale française.
La discrétion reste cependant de mise. Le programme des visiteurs ne sera pas publié. Difficile de savoir également où ils rencontreront leurs partenaires grecs. D'ailleurs, c'est le gouvernement grec qui annonce l'arrivée des créanciers. Eux, en particulier le FMI, se sont pour l'instant refusés à confirmer. Un des négociateurs affirmait même jeudi après-midi que les billets d'avion n'avaient toujours pas été achetés.
Coup d'envoi des négociations pour un nouveau plan d'aide
Mais qu'il survienne ou non ce vendredi matin, ce retour annoncé n'en est pas moins fortement attendu. Il marque en effet le coup d'envoi effectif des négociations pour un troisième plan d'aide. Il fallait d’abord que le Parlement grec donne son feu vert à l'accord conclu à Bruxelles le 13 juillet. Un premier train de réformes ayant été voté le surlendemain, un second ce jeudi, les experts vont donc pouvoir entrer dans le vif du sujet. La Vouli aura peut-être à se prononcer à nouveau sur certains points, comme la fiscalité des agriculteurs ou les retraites, mais cela n'empêchera pas les négociations d'aller bon train.
C'est en tout cas ce que souhaitent les créanciers de la Grèce. Car l'incertitude plombe autant la croissance que le manque d'investissements dû au contrôle des capitaux. Mais aussi parce que certains, dont le Commissaire européen aux Finances ou le président de l'Eurogroupe, espèrent ficeler l'accord vers le 15 août, afin d'être prêts avant la prochaine échéance : le 20 août, la Grèce doit rembourser 3,4 milliards d'euros à la Banque centrale européenne.