Les 7 milliards d'euros débloqués vendredi par l'Union européenne pour permettre à la Grèce d'attendre le futur plan d'aide ne vont pas rester dans ses caisses. Ils vont immédiatement servir à rembourser 4 milliards d'euros qu’elle doit à la Banque centrale européenne (BCE) et 2 milliards d'euros d'arriérés au Fonds monétaire international (FMI).
La BCE a également relevé le plafond de ses prêts d'urgence aux banques grecques afin qu'elles puissent faire face à la réouverture des guichets. Ces prêts relais donnent de l'oxygène à la Grèce mais ils ne lui permettront pas de rembourser une nouvelle échéance due à la BCE dès le 20 août prochain. D'où la nécessité de conclure autant que faire se peut avant cette date le plan de 80 milliards d'euros sur 3 ans avec ses créanciers européens et le FMI.
Angela Merkel est contre l'allègement pur et simple de la dette
Pour remplir sa part du contrat, la Grèce doit encore fait adopter par son Parlement, au plus tard mercredi, une deuxième vague de mesures exigées par les créanciers, portant cette fois sur le secteur bancaire et la justice civile. Ce n'est qu'à cette condition, prévient Angela Merkel, que la question d'un changement des maturités de la dette ou d'une réduction des intérêts versés par Athènes pourra être posée sur la table :
« La Grèce a déjà obtenu une aide. Les créanciers privés ont accepté une décote et nous avons allongé les maturités et réduit les taux d'intérêt. Et nous pourrons reparler de telles possibilités. Cela fait partie du mandat de négociation. Mais à condition que le premier examen du programme à négocier soit achevé avec succès. Cette question sera alors discutée, pas maintenant, mais à ce moment-là. »
En revanche, la chancelière allemande fixe d'ores et déjà une ligne rouge d'importance : « Il est clair qu'un allégement de la dette, de l'ordre de 30 à 40 %, n'est pas possible à l'intérieur d'une union monétaire. Ce serait possible en dehors d'une union monétaire, mais pas à l'intérieure. Sinon, tous les pays lourdement endettés demanderaient la même chose. Et là, on se retrouverait bien coincés ! Donc, nous disons que si la Grèce veut rester dans l'euro, il faut accepter qu'un allègement pur et simple de la dette n'est pas possible. »
■ Réouverture des banques, hausse de la TVA
Une semaine après la conclusion d'un accord avec ses créanciers, la Grèce autorise lundi la réouverture des banques. C'est également l'entrée en vigueur de la hausse de la TVA, une mesure exigée en contrepartie du nouveau plan d'aide financière.
Après trois semaines de fermeture des banques les Grecs vont pouvoir revenir aux guichets mener leurs opérations, mais dans les limites toujours très strictes du contrôle des capitaux. Les retraits en liquide sont plafonnés à 420 euros sur 7 jours et le virement de fonds vers l'étranger demeure interdit.
Le 20 juillet marque également l'entrée en vigueur de la hausse de la TVA, votée en urgence par le Parlement sur pression des créanciers. Le taux de base passe de 13 à 23%. Il s'applique aux produits non périssables, aux transports, aux restaurants et aux services. L'eau, l'énergie et les produits alimentaires de base passent de 6 et demi à 13%. Seuls les médicaments, les livres et le théâtre bénéficient d'une TVA à 6%.
En octobre après la saison touristique, les hôtels verront aussi leur TVA augmenter. De même, les îles grecques où les taux réduits vont disparaitre. L'importance de la hausse des prix pour le consommateur dépendra de la décision des commerçants de la répercuter intégralement ou de réduire leurs marges.