Le texte accorde plus de pouvoirs aux conseils des élus régionaux et locaux et leur octroie davantage d'indépendance financière vis-à-vis du centre. Mais contrairement à ce que voulaient les rebelles pro-russes qui tiennent une partie du Donbass, le projet de réforme constitutionnelle ne prévoit pas de statut spécial pour les territoires sous contrôle séparatiste. Ce point devra être déterminé par une loi séparée et pour une durée de trois ans.
Les responsables des républiques autoproclamées de Donetsk et Lougansk, qui veulent obtenir plus d’autonomie, crient à la manipulation et accusent Kiev de ne pas respecter les accords de paix. La réforme constitutionnelle est le point numéro 11 des accords de Minsk. Les responsables rebelles regrettent notamment que le texte ne leur ait pas été soumis pour concertation.
Mais Kiev, qui considère les zones tenues par les rebelles comme occupées, ne semble pas résolu à faire plus, en dépit des appels du pied des Occidentaux. Signe de l’importance du sujet, Angela Merkel et François Hollande ont pris l'initiative de téléphoner mardi soir au président du Parlement ukrainien, Volodymyr Groïsman, pour souligner que Paris et Berlin « apprécieraient que les deux parties s'entendent sur la réforme constitutionnelle [...] dans l'intérêt d'une stabilisation durable dans l'Est ».