Des heurts ont éclaté à Athènes à l’issue d’une journée de manifestations contre l’accord entre la Grèce et ses créanciers. Sur la place Syntagma, où siège le Parlement grec qui doit se prononcer sur cet accord, plusieurs dizaines de personnes casquées et masquées ont jeté des pierres et des cocktails molotov. Des distributeurs de banques et du mobilier urbain ont été endommagés, des vitrines brisées et un car de télévision a été incendié. Quatre policiers et deux journalistes ont été blessés. Une quarantaine de personnes ont été interpellées.
Avant que n’éclatent ces échauffourées, le parvis devant le Parlement était plein. Selon la police, la manifestation avait rassemblé près de 12 000 personnes. On a pu voir les bannières des différents syndicats qui ont appelé à la manifestation. Mais aussi plusieurs partis à gauche de Syriza, rapporte la correspondante de RFI à Athènes, Charlotte Stiévenard. Tous étaient venus là dans l'espoir de peser sur le vote des députés.
Peine perdu, le Parlement a adopté les premières réformes préalables au nouveau plan d'aide. Ce qui inquiète, c'est l'avenir de Syriza. Nasia, une ancienne étudiante en économie désormais au chômage, craint que la situation politique n’empire. « Vous pouvez voir que beaucoup [de médias] suggèrent qu'un gouvernement de technocrates pourrait succéder à Syriza. Ce sera encore plus antidémocratique, une nouvelle une ingérence dans la situation politique de la Grèce », prédit-elle.
Tous évoquent de possibles élections anticipées. « Je pense que nous aurons à choisir à nouveau, un gouvernement, nous devrons voter. Nous avons peur que ça se passe comme pour Le Pen en France, qu'ils arrivent ici aussi. Qu'est-ce qu'on peut faire ? Rester à la maison sur son canapé et se contenter de regarder ? », s’interroge ainsi Sofia, une enseignante de près de 60 ans. Mais ils se demandent pour qui voteront les Grecs alors que la gauche radicale représentait pour beaucoup l'espoir du changement.