Propositions grecques aux créanciers: encore des réticences à lever

Rien n’est encore validé pour le dossier grec avant le sommet de l’UE, ce dimanche. Le porte-parole du ministère allemand des Finances estime en effet que l'issue de la réunion de l'Eurogroupe, qui se tient ce samedi, reste « totalement ouverte ». Un rendez-vous après la longue nuit à Athènes où le Parlement a fini par donner son feu vert au gouvernement d'Alexis Tsipras. Après Athènes, c'est donc la réponse de Bruxelles que l'on attend désormais.

Cette nouvelle réunion de l’Eurogroupe, c'est-à-dire des ministres des Finances de la zone euro, a débuté ce samedi après-midi. Sur la table, le document de réformes présenté par Athènes et la nouvelle demande de prêt sollicité par Alexis Tsipras, accompagnée de la recommandation positive des trois créanciers de la Grèce : le Fonds monétaire international, la Banque centrale européenne et l’Union européenne.

Un plan à 50 milliards d’euros

Les experts de ces trois institutions ont étudié, vendredi, le texte présenté par Alexis Tsipras et ils ont estimé que ces propositions de réformes allaient dans la bonne direction, et que l’on pouvait donc envisager de négocier un nouveau prêt de 50 milliards d’euros sur trois ans dans le cadre du Mécanisme européen de stabilité. C’est ce que demande la Grèce en échange de ces réformes. Ajoutez à cet avis favorable, le vote positif dans la nuit du Parlement grec, et vous avez au moins deux conditions réunies pour que l’Eurogroupe à son tour donne son feu vert à un accord.

Convaincre l’Allemagne

Il reste tout de même une part d’incertitude : plusieurs pays sont réticents à accorder de nouveau leur confiance à la Grèce, à engager de nouveaux crédits, de nouveaux financements pour Athènes. Ces pays regroupés autour de l’Allemagne sont donc à convaincre et ce sera l’enjeu de cette réunion avant le sommet européen qui aura lieu dimanche. Autre point à régler : la dette. En effet, Athènes demande, non pas sa réduction, mais son aménagement. Et sur ce point également, plusieurs pays sont réticents à commencer, là encore, par l’Allemagne d’Angela Merkel.

L'espoir d'un accord renaît

Sans même attendre le verdict des créanciers de la Grèce sur la validité de ses propositions de réformes, les marchés financiers se sont montrés résolument optimistes quant à la perspective d'une sortie de la crise. Les bourses européennes ont terminé en nette hausse vendredi, y compris à Francfort où l'indice Dax a progressé de près de 3 % en dépit de la prudence affichée par le gouvernement allemand. L'euro se redressait aussi face au dollar.

L'espoir renaît aussi dans l'opinion publique et, selon un sondage Odoxa pour Le Parisien, six Français sur dix estiment que le Premier ministre grec Alexis Tsipras va obtenir de demeurer dans la zone euro et à meilleures conditions que précédemment.

 

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