Le pape François a prévenu : ce sera désormais « tolérance zéro » pour les hauts dignitaires de l’Eglise impliqués dans des affaires de pédophilie. La première audience, qui débute ce matin dans le petit tribunal situé derrière la basilique Saint-Pierre, sera d’ailleurs publique, comme pour mieux souligner la volonté du Vatican de rompre avec le silence qui était de mise jusque-là.
La figure de Jozef Wesolowski pourrait donc servir de symbole. Réduit, l’an dernier à l’état laïc, l’homme avait été arrêté en septembre à son domicile romain et mis au secret dans l’enceinte du Vatican, en attendant son procès.
L’ancien archevêque, aujourd'hui âgé de 66 ans, est soupçonné d’avoir eu des relations sexuelles avec de jeunes garçons, lorsqu’il était nonce apostolique, c'est-à-dire ambassadeur du Vatican, à Saint Domingue entre 2008 et 2013. Il avait été relevé de ses fonctions et rappelé à Rome, lorsque le scandale avait éclaté dans les médias dominicains.
Jozef Wesolowski sera aussi jugé pour possession de matériel pédo-pornographique : les enquêteurs auraient retrouvé 100 000 images sensibles dans son ordinateur portable à Rome.
L’ancien nonce apostolique encourt plus de dix ans de prison. En cas de condamnation, faute d’infrastructure adéquate au Vatican, il pourrait purger sa peine en Italie ou être extradé vers la République dominicaine ou la Pologne, dont il est ressortissant.