Avec notre correspondant à Rome, Olivier Bonnel
Ils sont six : trois hommes, trois femmes, venus d’Irlande, d’Allemagne et de Grande-Bretagne. Tous ont été abusés par des prêtres pédophiles et le pape a tenu à les rencontrer personnellement, chez lui, derrière les hauts murs du Vatican. En consacrant une demi-heure à chacun, plus que pour certains chefs d’Etat, le souverain pontife a clairement voulu montrer sa détermination à lutter contre les abus sexuels. Lors de la messe qu’il a célébrée lundi matin en compagnie des victimes et des membres de la commission pontificale pour la protection des mineurs, François n’a pas mâché ses mots :
« la douleur des victimes pèse sur la conscience de l’Eglise », « ces actes commis par des prêtres sont comme un culte sacrilège », « il n’y a pas de place dans l’Eglise pour ceux qui commettent les abus sexuels ».
A la colère s’est ajoutée aussi l’émotion quand le pape a demandé pardon, expliquant ressentir une profonde peine et une souffrance pour des actes si longtemps dissimulés, camouflés avec une complicité inexplicable. François a ainsi pointé la responsabilité des évêques, invités à la tolérance zéro, et qui devront rendre des comptes en cas d'abus commis dans leur diocèse. Forte de huit membres européens, la commission pontificale pour la protection des mineurs devrait, quant à elle, être prochainement élargie à des experts en Asie et en Afrique.
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