Depuis le « non » grec au référendum de dimanche dernier, le FMI sort de son silence par la voie de sa présidente, qui a ajouté mercredi 8 juillet un élément supplémentaire dans l'équation. Depuis Washington, Christine Lagarde a estimé que la solution à la crise grecque devait reposer « sur deux jambes », dont la première porte sur « les réformes structurelles profondes pour redresser l'économie et la consolidation budgétaire. L'autre jambe, a-t-elle ajouté, c'est une opération sur la dette, c'est-à-dire une restructuration de dette, qui permette une soutenabilité à moyen terme pour le pays. »
Pour elle, la Grèce est clairement un cas particulier et la position du FMI n'a pas changé. « Ce qui a changé, c'est évidemment le fait que la Grèce doit maintenant une échéance complète au FMI. La Grèce est maintenant en dette vis-à-vis de la communauté internationale. C'est la première fois qu'une économie avancée se trouve en dette vis-à-vis de la communauté. Nous, nous sommes prêts évidemment à retravailler, à participer à tous les travaux qui seront nécessaires pour aboutir à une solution qui soit conforme aux objectifs poursuivis, c'est-à-dire retrouver une stabilité dans un pays qui est maintenant en crise aiguë, recréer les conditions de la croissance et avoir une dette soutenable à moyen terme parce que sinon c'est un programme qui ne tient pas debout. »
En jugeant que tout accord devait prévoir une restructuration de la dette grecque afin de la rendre viable, la directrice du FMI a pris le contre-pied de la position des créanciers européens. Pour s'en sortir, la Grèce doit en effet avoir une dette viable et soutenable, ce qui est tout sauf le cas aujourd'hui, puisqu'elle se monte à 177 % du produit intérieur brut (PIB) du pays.
Plusieurs solutions
Pour cela, plusieurs pistes sont envisageables tout en sachant que tous les créanciers de la Grèce ne sont pas logés à la même enseigne. En cas de défaut, le FMI doit être remboursé en priorité et l'institution n'a jamais effacé la dette d'un Etat. En revanche, elle peut étaler les remboursements dans le temps, sans pénalité.
Le gros de la dette grecque est cependant détenu par la Banque centrale européenne, mais les statuts de la BCE lui interdisent de restructurer les obligations hellènes qu'elle détient. Par contre, les obligations détenues par le Fonds européen de stabilité financière (FESF) et par les Etats sont plus simples à revoir. La durée des prêts on parle de maturité peut être allongée et les taux d'intérêt abaissés, ce qui permettrait de réduire la dette significativement.
Le Mécanisme européen de stabilité pourrait aussi racheter les obligations détenues par la BCE pour étaler les remboursements, qui pourraient être indexés sur le taux de croissance. Plus la croissance est forte, plus les remboursements seraient fort, ce qui permettrait de rendre la dette soutenable à long terme. Enfin, reste la solution la plus radicale, un effacement ou même une annulation progressive des prêts consentis à la Grèce par le FESF, une option pas même envisagée. Les créanciers peinent déjà à parler de restructuration.