Pour Le Quotidien des rédacteurs, un journal grec plutôt à gauche, c'est un « nouvel ultimatum des partenaires », rapporte notre correspondante à Athènes Charlotte Stiévenard. Il explique que les créanciers de la zone euro « exigent un difficile mémorandum ou un "Grexit" », c'est-à-dire une sortie de la Grèce de la zone euro. Le Quotidien des rédacteurs propose l'analyse suivante : les créanciers du pays veulent une reddition inconditionnelle du gouvernement grec.
Autre orientation politique, et pourtant titre similaire, le quotidien conservateur I Kathimerini parle de « message clair et unanime des partenaires ». Dimanche, ce sera « l'euro ou la drachme ».
Idem pour Ethnos, un journal centriste. En Une, il choisit cependant de comparer les positions d'Alexis Tsipras et d'Angela Merkel. Il cite d'abord le Premier ministre grec, qui estime qu'il soumettra ses propositions cette semaine et que le processus sera rapide. Puis ce quotidien donne le point de vue de la chancelière allemande, qui veut discuter uniquement d'un programme d'aide complet soumis à conditions son idée est désormais de l'étaler sur plusieurs années.
Et pour conclure, à sa Une, le quotidien Avgi, proche de Syriza, revient sur la semaine à venir : ce sera une « course de cinq jours pour une solution définitive ».
Attente
A Athènes, c’est donc l’attente qui prédomine, constate notre envoyé spécial à Athènes Romain Lemaresquier. L’attente d’un accord qui permettrait de mettre un terme à une vie au quotidien qui devient chaque jour un peu plus compliquée. Car chaque jour apporte son lot de surprises. Mardi par exemple, les Grecs ont appris que les banques n’allaient finalement pas rouvrir ce jeudi. Une situation qui dure depuis maintenant neuf jours. Seuls les retraités peuvent aller retirer au guichet une partie leur pension une fois par semaine.
Lorsque l'on interroge des habitants d’Athènes, ils semblent tous d’accord sur un point : ils n’imaginent plus de réouverture avant la semaine prochaine, malgré les déclarations des différents ministres. C’est donc la débrouillardise qui prévaut en ce moment. Les commerces ne sont pas vides, mais ils commencent à connaitre des problèmes d’approvisionnement. Les magasins, par ailleurs, n’ont plus de petites coupures ou de monnaie et doivent trouver d’autres moyens pour s’en procurer : avec l’aide d’amis, d’autres commerces ou de relations.
Dans les distributeurs, il ne reste plus que des billets de 50 euros, alors que normalement, les Grecs sont autorisés à retirer 60 euros par jour. Les paiements par carte bancaire sont refusés dans de nombreux commerces. Quant à l’emploi, si les Grecs acceptent tant bien que mal de ne pas être payés en attendant un accord, cette situation ne va pas pouvoir s’éterniser. Malgré ces difficultés, on sent toujours un espoir ici. Celui que l’Europe n’abandonne pas la Grèce. Mais il faudra certainement attendre ce dimanche 12 juillet pour en savoir plus quant à l’avenir de ce pays dans l’Union européenne et dans la zone euro.
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