Avec notre envoyée spéciale à Athènes, Aabla Jounaïdi
Il est un peu plus de 20h lorsque les partisans du « non » exultent enfin. Les résultats définitifs viendront dans la nuit confirmer la large victoire du « non » au référendum avec plus de 61 % des votes. Dans la foule, beaucoup de jeunes rient, dansent, s’embrassent, agitent les drapeaux du parti Syriza.
« Je suis fière, car on s’est enfin réveillé en tant que peuple, confie, très émue, Anastasia, 32 ans. J’ai voté "non" contre les mesures d’austérité. Je n’ai jamais voulu que la Grèce sorte de l’Europe. Ce n’est pas un « non » contre l’Europe mais contre les décisions qui affectent la population. »
Mais alors que le sort de la Grèce dans la zone euro et la situation des banques sont toujours en question, Achilles, journaliste de 41 ans, prévient que ce référendum est le dernier mandat donné au Premier ministre pour sortir le pays de l’impasse. « Il faut le dire clairement à M. Tsipras : il n’y a plus d’excuse. Puisque plus de 60% de Grecs le soutiennent dans la recherche d’un accord, il n’a plus le droit de reculer », déclare-t-il.
En fin de soirée, le Premier ministre a remercié les Grecs et promis que dès ce lundi, la Grèce retournerait à la table des négociations pour remettre en route le système bancaire et rétablir la stabilité économique.
■ Les politiques en faveur du «oui» s'inclinent
Ce résultat bouscule déjà le paysage politique grec. Dans le camp du « oui », le président du parti conservateur de la Nouvelle démocratie a rapidement tiré les conséquences de ce référendum perdu. Antonis Samaras a choisi de démissionner. L'ancien Premier ministre a déclaré que son parti avait besoin d'un nouveau départ.
Dans l'opposition toujours, les socialistes du Pasok ont rapidement réagi par la voix de leur présidente Fofi Gennimata. Elle a déclaré que son parti respecterait le verdict du peuple. Il soutiendra la perspective d'un accord durable.