Avec notre correspondant à Istanbul, Jérome Bastion
Sur plusieurs centaines de kilomètres de frontière, la situation est particulièrement volatile et explosive, alors que chaque jour désormais voit arriver des renforts militaires turcs.
Officiellement, ils sont là avec leurs 54 000 hommes et des centaines de chars et des milliers de blindés, pour renforcer la sécurité de cette frontière. Mais il pourrait bien aussi s’agir de préparatifs à une opération terrestre en territoire syrien, pour établir la fameuse zone tampon dont Ankara rêve puis plusieurs années.
A Tal-Abyad, reprise par les Kurdes à l’organisation Etat Islamique il y a moins de deux semaines, les islamistes sont à l’offensive. A Jarablous, à l’ouest, ils ont creusé des tranchées et disposé des mines anti-personnel sous le nez des soldats turcs pour freiner leur éventuelle incursion. Et encore plus loin l’artillerie turque aurait bombardé des villages de l’enclave d’Afrin, dernier réduit kurde réclamant à être rattaché aux cantons de Kobane et Djéziré.
De quoi se demander si une opération militaire turque viserait plus à contenir les Kurdes ou les jihadistes, comme le craint l’opposition locale.