Grèce: Tsipras veut continuer à négocier mais appelle à voter «non»

Alexis Tsipras a appelé lundi 29 juin les électeurs grecs à se prononcer massivement pour le « non » aux réformes exigées par l'Eurogroupe lors du référendum qu'il a proposé pour le 5 juillet prochain. Tout en souhaitant continuer à négocier avec ses créanciers, le Premier ministre grec s'est à nouveau exprimé à la télévision alors que le Fonds monétaire international (FMI) attend un remboursement de 1,6 milliard d'euros.

Alexis Tsipras a assuré que l'objectif  du référendum de dimanche prochain était d'obtenir des prolongations aux négociations avec les créanciers de la Grèce, et pas de faire sortir son pays de la zone euro.

Sur la télévision publique ERT, il a appelé ses compatriotes à voter massivement « non » à la poursuite de l'austérité proposée par le plan des créanciers. Si un « non » massif l'emportait estime-t-il, son gouvernement serait enposition de force pour négocier.

Le Premier ministre grec se dit convaincu que ses créanciers ne veulent pas que la Grèce sorte de la zone euro, car ce serait trop coûteux. Ils veulent surtout « mettre fin aux espoirs qu'il puisse y avoir une politique différente en Europe », a martelé le plus jeune Premier ministre du pays, qui a étéélu en janvier et qui bénéficie encore d'une cote de popularité proche de 45 %.

Avec ce référendum, il a mis sa démission dans la balance. Si les Grecs veulent continuer avec des plans d'austérité à perpétuité, ce qui, selon lui, « les empêchera de relever la tête », il respectera leur choix mais assure que son gouvernement n'appliquera pas cette politique. Alexis Tsipras a laissé la porte ouverte à la reprise des négociations en concluant: « Mon téléphone reste allumé toute la journée, quiconque appelle, je décroche toujours ».

A Athènes, manifestation pour le « non »

Des partisans du « non », il y en a environ 17 000 qui sont descendus dans la rue lundi. Notre correspondante à Athènes, Charlotte Stiévenard, est allée à leur rencontre.

« Oxi ! Oxi ! » Devant le Parlement, la foule scande sa réponse au référendum de dimanche prochain : non aux réformes des créanciers. C'est ce que voteront trois travailleurs du bâtiment, un secteur très touché par la crise. Ils veulent changer de politique. « Cette situation ne peut pas durer. Ce n'est pas l'Europe unie. Ce sont les riches contre les pauvres. »

Un peu plus loin, un enseignant d'anglais à l'école primaire, Kostas Vlachos, reprend les arguments du Premier ministre grec. Il espère qu'un non au référendum changera la position des créanciers du pays. « Cela va être pris plus au sérieux par les partenaires européens. Cela va permettre de changer les politiques exercées dans l'Union européenne. »

Mardi soir, ce sera au tour des partisans du « oui » de descendre dans la rue. A Athènes, le rassemblement aura lieu à 19h, toujours devant le Parlement.

La Grèce est à la Une de la revue de presse française ce mardi 30 juin

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