Affaire Ioukos: la Russie menace les pays qui gèleraient ses avoirs

La Russie menace de représailles tout pays qui oserait toucher à ses avoirs à l'étranger. Le ministre des Affaires étrangères russe et le président Vladimir Poutine ont souligné que Moscou n'hésitera pas à prendre des mesures équivalentes à celles appliquées dans les pays occidentaux à l'encontre des sociétés russes concernées par l'affaire Ioukos.

La réponse de Moscou intervient après le gel de comptes bancaires russes réalisés en France et en Belgique à la demande des ex-actionnaires de Ioukos, le géant pétrolier russe démantelé au terme d'une affaire orchestrée par le Kremlin.

L'Etat russe avait été reconnu coupable par la Cour permanente d'arbitrage de La Haye d'avoir démantelé cette compagnie pour des raisons politiques, et condamné en juillet 2014 à verser près de 50 milliards de dollars aux actionnaires de Ioukos s'estimant lésés dans cette affaire.

En accord avec cette condamnation, les comptes de l'ambassade de Russie en Belgique et de ses représentations permanentes auprès de l'Union européenne et de l'Otan ont été gelés. En France, les mêmes mesures concernent une quarantaine de comptes bancaires et huit ou neuf immeubles, a précisé l'avocat des parties plaignantes. Il a souligné que des procédures similaires étaient en cours en Grande-Bretagne et aux Etats-Unis, et elles le seront bientôt dans d'autres pays.

La Russie, qui exclut tout dédommagement des anciens actionnaires de Ioukos, accuse la Cour permanente d'arbitrage de La Haye d'une volonté de nuire à Moscou. Vladimir Poutine lui-même a réagi, signifiant que son pays entendait bien protéger ses intérêts.

«  Notre position est connue, pour les affaires de ce genre, le tribunal d’arbitrage de La Haye n’a compétence que sur les pays qui ont signé et ratifié la charte énergétique européenne. La Russie ne l’a pas ratifié et donc on ne reconnait pas la compétence de cette instance d’arbitrage, et nous allons le prouver par des procédures judiciaires. Ce n’est pas la première fois que les actionnaires de Ioukos cherchent à obtenir de la Russie des moyens supplémentaires, ce n’est pas nouveau. On a déjà fait face à ce genre de situation de la part de cette compagnie et d’autres, aussi bien européennes qu’internationales. Et donc dans le cadre d’une procédure juridique civilisé nous allons défendre nos intérêts », a déclaré le président russe à l'AFP.

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