Alexis Tsipras en Russie: une visite sans réelles perspectives

La visite en Russie du premier ministre grec n'est pas passé inaperçue. Alors que les négociations avec l'Eurogroupe sur la dette grecque sont dans l'impasse, Alexis Tsipras a passé deux jours en compagnie de Vladimir Poutine à Saint-Petersbourg. Mais à part la signature d'un mémorendum sur la construction d'un gazoduc, rien de concret n'est sorti de cette visite.

Avec notre correspondante à MoscouMuriel Pomponne

« Pourquoi suis-je ici et non pas à Bruxelles ? », a déclaré d'emblée Alexis Tsipras au début de son discours. « Parce que je crois au rôle de ce pays qui mène une politique multipolaire », a-t-il lui-même répondu. Le premier ministre grec a flatté la Russie sans tourner le dos à l'Union européenne. Ainsi sur l'Ukraine, il regrette le cercle vicieux, militarisation, sanctions économiques... mais il ne demande pas la levée des sanctions.

Il évoque la situation de la Grèce à demi-mot : « Nous sommes au milieu du cyclone, mais nous saurons trouver un port sûr ». En tout cas, ce n'est pas Moscou qui va aider la Grèce. « La question de l'aide financière n'a pas été évoquée entre Tsipras et Poutine », a précisé le porte-parole du Kremlin. Et finalement, Alexis Tsipras en appelle à la solidarité de l'Europe.

« L'Union européenne, dont la Grèce est membre, est obligée de retrouver son chemin et revenir à ses principes statutaires; la solidarité, la démocratie, la justice sociale. Avec la persistance de politiques d'austérité, de perturbation de la cohésion sociale qui intensifie la récession, malheureusement c'est impossible. », a-t-il souligné. Pour lui, le problème n'est pas la Grèce, mais la zone euro. La rencontre entre Alexis Tsipras et Vladimir Poutine aura permis aux deux hommes de « jouer les fiers-à-bras » devant Bruxelles, mais cela n'a rien réglé.

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