Avec notre correspondant à istanbul, Jérôme Bastion
Chargé de gérer les affaires courantes après avoir présenté sa démission, mardi, Ahmet Davutoglu n’a toujours pas été mandaté pour former son nouveau gouvernement, ce qui ne manque pas de susciter quelques interrogations. Bien sûr, la tâche du futur Premier ministre de former une coalition s’annonce délicate, et pour l’instant les consultations n’ont pas débuté : les partis, chacun de leur côté, préparent leurs arguments et tracent les lignes rouges qui encadreront ces discussions.
Blocage annoncé
Jusqu’à présent, toutes les formations ont par avance écarté la possibilité de faire une alliance avec l’AKP ; et c’est probablement ce blocage annoncé qui fait traîner la nomination du futur chef de gouvernement. Alors, le président Erdogan semble bien décidé, pour éviter de perdre ce qui lui reste de pouvoir et d’influence, à prendre personnellement les choses en main et - bien que cela ne fasse pas partie de ses prérogatives constitutionnelles - à entamer lui-même des consultations avec les chefs de parti, dès la semaine prochaine a-t-il annoncé.
Nouvelles élections ?
Et il prévoit même déjà de convoquer de nouvelles élections au cas où aucune coalition ne pourrait être formée. Ce qui est une étrange manière de mettre la charrue avant les bœufs, qui ne fait du tout l’affaire de l’AKP, menacé de perdre un peu plus encore le soutien de ses électeurs.