Avec notre envoyé spécial à Bruxelles, Romain Lemaresquier
Ce qu’il s’est passé durant ces deux derniers jours n’augure toutefois rien de bon pour la Grèce et son Premier ministre. Tout sourire mercredi lors de la cérémonie d’ouverture du sommet avec la CELAC, Alexis Tsipras était au contraire très abattu lors de celle de clôture, qui s’est tenue jeudi après-midi au siège de la Commission.
Alors que s’est-il passé entre-temps et lors des entretiens qu’il a eu ? Difficile de le savoir pour l’instant. Mais les déclarations de Donald Tusk, le président du Conseil européen, démontrent qu’il n’est plus l’heure de négocier, mais d’avancer et vite, comme l’avait rappelé mercredi le président français François Hollande.
Date butoir le 30 juin
Donald Tusk appelle Athènes à se montrer plus réaliste, c'est-à-dire à se plier aux exigences des créanciers. Ce qui se traduirait entre autres par une augmentation de la TVA, une révision à la baisse des retraites et des réformes structurelles. Tout l’inverse du programme qui a permis à Alexis Tsipras d’être élu.
L’hypothèse d’un accord rapide a été levée par le FMI, qui évoque des « différences majeures dans des secteurs essentiels » et surtout déclare ne pas déceler « de progrès pour combler ces différences ». Le gouvernement grec a néanmoins affirmé vouloir travailler sur ces désaccords, et se dit prêt à « intensifier les négociations […] y compris dans les prochaines 24 heures ».
La date butoir du 30 juin se fait de plus en plus pressante, et si Athènes ne parvient pas à proposer des solutions acceptables pour les partenaires européens et le FMI, la Grèce devra se plier aux exigences de la troïka. Sinon, c’est une situation de défaut de paiement qui l’attend, faute de pouvoir rembourser un peu plus de 7 milliards d’euros. Ce qui serait un coup très dur porté à l’économie européenne.