C'est sans surprise que le Parlement roumain a rejeté ce mardi 9 juin la demande du parquet anticorruption, d'engager des pousuites contre le Premier ministre Victor Ponta. En effet, la coalition de centre gauche, au pouvoir à Bucarest, dispose d'une large majorité parlementaire et elle ne semble pas prête à quitter le pouvoir.
Une levée de l'immunité de Victor Ponta, voire la démission de ce dernier, aurait sans doute précipité la tenue d'élections anticipées, dans un contexte où de nombreux membres de l'exécutif sont impliqués dans des affaires de corruption. Le président roumain, le conservateur Klaus Iohannis, qui a vaincu Victor Ponta en novembre dernier au terme d'une campagne axée contre la corruption, a réagi vivement: «C'est une preuve d'irresponsabilité maximale et de défi à l'adresse des citoyens», a-t-il déclaré après le vote du Parlement.
Mais le président roumain ne peut pas suspendre le Premier ministre, tant que ce dernier n'est pas poursuivi pour des faits commis dans l'exercice de ses fonctions, ce à quoi les députés viennent de s'opposer. De son côté, Victor Ponta se dit victime d'une tentative de coup d'Etat, orchestrée par l'opposition avec la complicité du parquet anticorruption.