Un Premier ministre en fonction faisant l'objet de poursuites pénales, c'est une première en Roumanie. Treize autres anciens membres des gouvernements dirigés par Victor Ponta depuis 2012 ont déjà été condamnés ou sont toujours dans le collimateur de la justice. Mais cette fois-ci, le parquet anticorruption vise le chef du gouvernement lui-même pour des faits remontant à 2007-2011, avant qu'il ne prenne les rênes du gouvernement. Victor Ponta était alors avocat, puis député.
Il est soupçonné d'infractions de faux en écriture, d'évasion fiscale et de blanchiment pendant cette période. Mais il est aussi inquiété pour conflit d'intérêts. Une fois nommé Premier ministre, Victor Ponta aurait accordé en 2012 et 2014 des portefeuilles ministériels à un de ses collaborateurs, député et ancien avocat, dont il avait reçu d'importantes sommes d'argent. Le parquet n'avait pas obtenu la levée de l'immunité parlementaire du député en cause.
Le président roumain Klaus Iohannis a déclaré que ces poursuites mettaient le pays dans une « situation impossible » et que Victor Ponta devait démissionner. Mais celui-ci estime que la balle est dans le camp du Parlement qui seul peut le démettre. Un Parlement où le Premier ministre dispose d'une large majorité.