Il s’agit peut-être d’un hasard du calendrier, mais cela tombe bien pour la relation franco-roumaine : la première visite bilatérale à l’étranger du nouveau président roumain se déroule en France. Issu de la minuscule communauté allemande que compte encore la Roumanie, Klaus Iohannis veut ainsi rassurer Paris quant à ses intentions.
Malgré sa germanophilie, la relation avec la France reste prioritaire. Partenaire de longue date, la France est l’un des premiers investisseurs en Roumanie, notamment grâce au constructeur automobile Dacia, filiale du groupe Renault, qui représente 3% du PIB roumain.
Lors de sa rencontre avec François Hollande, le chef de l’Etat roumain parlera surtout géopolitique européenne. La Roumanie est très préoccupée par la guerre en Ukraine, pays avec lequel elle partage plus de 600 kilomètres de frontières. Et une importante minorité roumanophone, de près de 400 000 personnes, vit en Ukraine.
Les deux chefs d’Etat évoqueront le sujet sensible des Roms roumains qui vivent en France. Un sujet qui a détérioré les relations entre Paris et Bucarest ces dernières années. Aujourd’hui, la Roumanie a adopté une nouvelle stratégie afin d’intégrer cette minorité.
Bucarest voudrait également obtenir l’appui de la France pour rejoindre l’espace de libre circulation Schengen. Un point délicat alors que des voix s’élèvent pour réclamer un rétablissement des contrôles aux frontières intérieures en Europe.