Avec notre correspondante à Rome, Anne Le Nir
À ce jour plus de 75 883 migrants, demandeurs d'asile ou mineurs non accompagnés, sont hébergés dans des centres d'accueil. Mais l'arrivée de 6 000 nouveaux migrants, secourus en mer au cours de ces derniers jours, laisse supposer que les flux vont augmenter sensiblement. C'est dans ce contexte que le bras de fer se durcit entre Rome et les régions du nord de l'Italie.
C’est une véritable bataille qui se joue entre le gouvernement et les dirigeants de deux régions, la Lombardie et la Vénétie, qui accueillent respectivement 6 600 et 3000 demandeurs d’asile.
Ces gouverneurs, Roberto Maroni pour la Lombardie et Luca Zaia pour la Vénétie, assurent qu’ils bloqueront l’arrivée de nouveaux migrants par tous les moyens possibles. De son côté, le président du Conseil, Matteo Renzi, promet que Rome aidera les communes des régions du nord qui feront leur devoir en matière d’accueil. Cela non sans rappeler qu’en Sicile, les centres d’accueil pour migrants hébergent plus de 16 000 personnes et qu’il faut une répartition plus équilibrée.
Pour montrer que c’est bien Rome qui décide, le ministre de l’Intérieur, Angelino Alfano, a décidé de transférer par autocars au moins 3 000 migrants vers des régions du nord de la péninsule. Pour sa part, la fondation Migrants de la conférence épiscopale italienne estime que cette désolante polémique nord-sud risque d’affaiblir l’Italie aux yeux de l’Europe.