Avec notre correspondante à Moscou, Muriel Pomponne
En décembre dernier déjà, suite à une attaque rebelle contre Grozny, les bureaux de l’ONG avaient été incendiés, après que le chef de la Tchétchénie eut accusé les ONG de complicité avec les terroristes. Les locaux étaient rénovés depuis peu. Malgré tout, comme l’explique Anton Ryjov, l’ONG veut continuer à travailler en Tchétchénie.
« On ne va pas abandonner ceux que nous aidons dans leur dépôt de plainte, explique ce dernier. On va continuer. Sous quelle forme ? Cela va dépendre comment va se dérouler l’enquête. Nous espérons une réaction des pouvoirs fédéraux. Nous espérons que le président sera informé bientôt. Et en fonction de sa réaction, on verra. On peut continuer à travailler de différentes façons, peut-être à partir d’une autre région. Mais on ne va pas abandonner la quarantaine de dossiers que nous avons en cours à cause de ces ordures. »
Pour l’instant, les autorités fédérales n’ont pas réagi. L’ONG note que le climat est devenu lourd en Tchétchénie depuis que l’affaire du mariage polygamique avec une mineur a attiré la presse internationale, et après la récente diffusion sur Internet d’un film sur les cotés sombres de la Tchétchénie produit par l’opposant Mikhael Kodorkovski.
La mère d'une des personnes qui témoignait dans le film vient d’ailleurs d'être licenciée. Le témoin racontait comment il avait été torturé et attendait depuis 7 ans que justice soit faite. Et c'est le Comité contre la torture qui l'aidait dans ses démarches.