Une liste d'Européens persona non grata existe bel et bien en Russie

Son existence était jusqu’à maintenant informelle. Mais désormais, c’est officiel : la Russie a mis en place une liste noire des personnalités européennes qui se voient interdites de se rendre en Russie. Pour les 28 Etats membres de l'UE, cette liste noire est la réponse de la Russie aux sanctions européennes suite au conflit en Ukraine. Une réaction qui ne manque pas de provoquer de vives critiques en Europe.

D’une seule voix, l’Union européenne dénonce la liste noire de Moscou, « totalement arbitraire et injustifiée, surtout en l'absence de toute clarification ultérieure et de transparence », dixit un communiqué de la diplomatie de l'UE. Pour la Commission européenne, ce document n’a aucune valeur légale. Elle s’interroge aussi sur les critères retenus par la Russie pour établir une telle liste.

« La liste des 89 noms a désormais été diffusée par les autorités russes. Nous n'avons aucune information sur la base légale, les critères (retenus) et le processus (qui a conduit à la prise) de cette décision », lit-on dans le communiqué de la diplomatie européenne. Mais cette publication ne surprend pas les institutions européennes non plus, puisque plusieurs personnalités avaient été refoulées ces derniers mois aux frontières de la Fédération, rappelle notre correspondant à Bruxelles, Grégoire Lory.

En tout, 89 personnes sont donc interdites d’entrée sur le territoire russe. Il s’agit principalement de responsables politiques ouvertement opposés à la ligne diplomatique menée par Moscou. Parmi elles figure l’ancien eurodéputé Daniel Cohn-Bendit, l’ancien Premier ministre belge Guy Verhofstadt, ou encore le Britannique Nick Clegg, ancien vice-Premier ministre.

Certains prennent leur inscription avec ironie et n’hésitent pas à se dire honorés par une telle reconnaissance. Mais l’Allemagne, le Royaume-Uni, les Pays-Bas ou encore la Belgique ont très rapidement réagi pour critiquer cette liste noire. En revanche, les Européens voient aussi dans ce document la preuve de l’efficacité de leur politique à l’égard de la Russie.

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