La démission de Joseph Blatter de la présidence de la Fédération internationale de football (Fifa) a porté un coup indirect à l’Afrique du Sud, à la Russie et au Qatar. Ces trois pays ont été mis an cause dans les nombreux scandales qui affectent la Fifa, depuis le 27 mai et l’arrestation en Suisse de plusieurs personnalités du monde du football. Sud-Africains, Russes et Qatariens tentent de faire taire les polémiques et les critiques.
Afrique du Sud: un versement de 10 millions de dollars «en toute légalité»
Les Sud-Africains ont été accusés par la justice américaine d’avoir versé 10 millions de dollars à Jack Warner, un ancien dirigeant de la Fifa, en échange de trois voix lors du vote pour l'attribution du Mondial 2010. Depuis, la presse américaine a assuré que Jérôme Valcke, le bras droit de Joseph Blatter, avait contribué à ce virement bancaire.
« Nous refusons d'être pris en otage dans une bataille entre les autorités américaines et la Fifa », s’est insurgé le ministre sud-africain des Sports Fikile Mbalula. « Que 10 millions de dollars aient été versés à un programme approuvé en toute légalité n'équivaut pas à un pot-de-vin, a-t-il ajouté. Ceux qui font de telles allégations doivent apporter des preuves ».
L’Afrique du Sud se targue depuis une semaine d’avoir versé 10 millions par solidarité avec le football aux Caraïbes.
La Russie règle ses comptes avec les Etats-Unis
Depuis une semaine, la Russie, future hôte du Mondial 2010, s’en prend aux Etats-Unis et défend Joseph Blatter. « On se souvient des pressions exercées pour empêcher la tenue de la Coupe du monde de football en Russie en 2018 », avait pesté le président russe Valdimir Poutine, qui avait également félicité Blatter pour sa réélection.
La démission du Suisse ne change rien à la donne, assure-t-on aujourd’hui du côté de Moscou. « La Russie poursuit les préparatifs du Mondial 2018, a assuré le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov. Tous les projets sont en train d'être mis en place, le travail est en cours ».
Le parquet suisse avait annoncé la semaine dernière avoir ouvert une procédure pénale pour soupçon « de blanchiment d'argent et gestion déloyale » entourant les attributions des Coupes du monde de football de 2018 et 2022.
Le Qatar dénonce une forme de mépris
Des trois pays mis en cause, le Qatar est resté le plus mesuré. Les Qatariens se sont contentés de répondre aux attaques du président de la Fédération anglaise, Greg Dyke. « L'instinct de M. Dyke à mettre immédiatement l'attention sur le retrait du
Mondial au Qatar, en dit long sur ses vues sur ce qui sera la première Coupe du monde au Moyen-Orient », a dénoncé la Fédération qatarienne de football (QFA).
Celle-ci a pris le soin d’ajouter : « Les récents événements à la Fifa n'auront aucun impact sur nos préparatifs en vue du Mondial 2022. […] Le Qatar a subi des critiques dès le moment où nous avons gagné le droit d'organiser ce tournoi au Moyen-Orient pour la première fois. Nous sommes engagés à utiliser cette Coupe du monde comme plate-forme pour détruire les préjugés et les idées fausses tout en laissant un héritage durable pour notre pays et le reste de la région. »