Le porte-parole du Kremlin se refusait lundi soir à confirmer la rencontre entre Vladimir Poutine et John Kerry, rapporte notre correspondante à Moscou, Muriel Pomponne. Le ministère des Affaires étrangères a, de son côté, confirmé que les deux chefs de la diplomatie allaient se voir à Sotchi. Une rencontre symbolique, note la presse russe, dans la mesure où c'est la première fois que le secrétaire d'Etat américain vient en Russie. Une presse qui ne s'attend pas cependant à des percées importantes, même si Moscou se dit « ouvert et prêt à discuter de tout ».
Les discussions devraient porter sur le Yémen, la Syrie, l'Iran et bien sûr l'Ukraine. « Nous nous attendons à ce que la visite de monsieur Kerry aide à la normalisation des relations bilatérales dont dépend largement la stabilité du monde » affirme un communiqué du ministère russe des Affaires étrangères. Moscou espère que cette rencontre amènera un regard neuf sur l'Ukraine et les relations bilatérales.
Côté américain, le porte-parole de la Maison blanche a assuré que le dialogue entre Washington et Moscou n'avait jamais été rompu sur les dossiers importants, précise notre correspondante à Washington, Anne-Marie Capomaccio. « Nous parlons souvent des relations compliquées entre les Etats-Unis et la Russie. Mais il y a différents sujets sur lesquels nous avons pu travailler, d'une manière constructive, avec la Russie et la palette est large, a expliqué Josh Earnest, porte-parole de la Maison blanche. Les Russes ont participé aux négociations avec l'Iran. Ils ont été des partenaires importants dans la mise en place des sanctions qui ont forcé l'Iran à venir à la table de négociations. Nous avons beaucoup discuté pour que les Etats-Unis, et la Russie, travaillent ensemble afin d'éliminer les stocks d'armes chimiques syriennes. Cela n'aurait pas été possible sans le rôle central de la Russie, qui a fait jouer ses liens uniques avec le régime Assad ».
« Profonds désaccords » sur l'Ukraine
« Tout ceci met en lumière la relation durable entre les Etats-Unis et la Russie lorsque sont en jeu des intérêts communs, poursuivait Josh Earnest. Cela ne nous empêche pas, au contraire, de pointer nos profonds désaccords avec la Russie, notamment sur l'Ukraine, et la nécessité de respecter la souveraineté et l'intégrité territoriale de ce pays, qui est indépendant. »
Car cette visite de John Kerry intervient alors que le cessez-le-feu en Ukraine est toujours aussi précaire, et alors que l'Otan affirme que la Russie a renforcé son arsenal à la frontière ukrainienne.