Avec notre correspondant à Bruxelles, Pierre Bénazet
Les progrès sont évidemment insuffisants pour un accord qui ouvrirait la porte au paiement des 7,2 milliards d'euros d'aides européennes attendues par Athènes. Or la Grèce doit rembourser 750 millions d'euros au Fonds monétaire international ce mardi 12 mai. Une dette dont s’est alarmé le ministre des Finances Yanis Varoufakis affirmant que la Grèce pourrait être à court de liquidités d'ici deux semaines.
Malgré tout, ses déclarations n'ont pas provoqué une tempête au sein de l'Eurogroupe comme pouvait le faire le moindre de ses propos alarmistes, il y a quelques semaines encore. Il faut dire que Yanis Varoufakis a en quelque sorte été écarté du cœur des négociations depuis que le Premier ministre Alexis Tsipras a repris la main. Depuis, tout semble beaucoup plus simple.
Le communiqué des ministres des Finances comporte à la fois les mots de « progrès », d'« accélération des négociations », de « discussions substantielles », des expressions qui n'avaient jamais été utilisées lorsque le ministre des Finances Yanis Varoufakis était seul à la manœuvre. On peut même parler d'un optimisme palpable.
« Il y a des avancées sur le fond »
« Il y a du changement dans l’Etat d’esprit qui est meilleur que lors de la dernière réunion de l’Eurogroupe à Riga dans la méthode qui est assurément plus efficace. On commence enfin à parler de vrais sujets, de réformes concrètes même si le processus n’est pas encore idéal, constate Pierre Moscovici, Commissaire européen aux Affaires économiques. Il y a des avancées sur le fond, des avancées de substance et donc incontestablement la situation a évolué. Je continue d’être optimiste parce que j’ai cet optimisme de la volonté. Je constate que les choses sont loin d’être simples et les choses commencent à avancer. Il reste encore pas mal de chemin à parcourir. »
Si les négociations au sujet des retraites sont au point mort, certaines avancées ont pu être actées comme celle sur les taux de TVA. Il faut dire qu'il y a un nouveau négociateur à Bruxelles, ainsi qu'un coordinateur des négociations à Athènes. Les ministres de l'Eurogroupe s'en félicitent comme si la mise en retrait de Yanis Varoufakis avait levé un véritable obstacle aux négociations.