Aux termes du compromis conclu le 20 février avec ses partenaires de la zone euro, le gouvernement grec avait jusqu'à la fin avril pour détailler les réformes à mettre en oeuvre pour obtenir les 7,2 milliards d'euros restants prévus par le plan d'aide.
L'accord du 20 février avait validé la poursuite du financement du pays jusqu'au 30 juin. L'initiative des réformes à produire en échange de ce financement était laissée à Athènes. Une feuille de route assez vague avait été rédigée. Le ministre des Finances grec, Yanis Varoufakis, avait alors parlé de « flou créatif » duquel devaient émerger des propositions concrètes.
Pas de paiement sans accord préalable
Un « flou créatif » devenu problématique aujourd'hui. Pour le président de l'Eurogroupe, Jeroen Dijsselbloem, le gouvernement grec doit accélérer l'élaboration d'une liste « globale et détaillée » des réformes qu'il entend mettre en oeuvre pour obtenir le déblocage d'une nouvelle tranche d'aide. « Un accord global est nécessaire avant que tout paiement puisse avoir lieu. Nous sommes tous conscients que le temps commence à manquer », a ajouté Dijsselbloem devant la presse.
Les représentants de la Commission européenne à Riga ont partagé le même constat à l'issue des discussions. « Inquiétudes à l'Eurogroupe de Riga sur les progrès limités de nos discussions avec la Grèce. Besoin urgent d'accélérer les négociations », a écrit le vice-président de la Commission, Vladis Dombrovskis.
« Nous devons accélérer à partir de maintenant »
Pour sa part, Pierre Moscovici, commissaire européen aux Affaires économiques et financières, considère que le message est « très clair ». « Nous devons accélérer à partir de maintenant. Il n'y a pas d'autre choix si nous voulons atteindre l'objectif que nous partageons tous, celui d'une Grèce stable et prospère arrimée à la zone euro », a-t-il déclaré. Il a également accusé le « camp grec » d'être responsable de la lenteur des progrès.
Un processus lent qui ne sert pas la Grèce, dont la situation financière demeure inquiétante. Ce rendez-vous de Riga était la dernière chance d’obtenir un accord avant fin avril sur la liste des réformes grecques. Un nouveau point sera établi lors de la prochaine réunion ministérielle de l'Eurogroupe, programmée le 11 mai à Bruxelles.