Grèce et zone euro: négociations, rumeurs et pressions

L'Europe est toujours penchée sur le cas de la Grèce. Une nouvelle réunion technique des membres de la zone euro se déroule ce mercredi 8 avril. Les négociations continuent donc à la veille d'un rendez-vous important. Demain, Athènes devra rembourser 460 millions d’euros de prêts au FMI.

De notre correspondante à Athènes,

Jeudi 9 avril, la Grèce devra rembourser 450 millions d'euros au Fonds monétaire international. Et la question qui se pose depuis plusieurs semaines est celle des moyens dont elle dispose pour payer. Les négociations sur les réformes n'ont toujours pas permis de débloquer la dernière tranche d'aide de 7,2 milliards d'euros. Et en Grèce, les caisses seraient pratiquement vides. Et pourtant, le gouvernement grec l'a dit redit hier mardi, « il va payer ». C'est ce que Yannis Varoufakis aurait déclaré à Christine Lagarde. Le ministre grec des Finances était alors à Washington pour rencontrer la directrice du FMl.

Les rumeurs de défaut de paiement

Une clarification bienvenue alors que la semaine dernière, les rumeurs sur un défaut de la Grèce se sont multipliées. Le ministre grec de l'Intérieur a d'abord déclaré que si le gouvernement devait choisir entre payer les salaires et les retraites ou rembourser ses dettes, il ferait le premier choix. Un peu plus tard, c'est l'agence de presse Reuters qui a affirmé que la Grèce aurait annoncé à ses partenaires européens qu'elle était à court de liquidité. Et enfin, vendredi dernier, un article du journal britannique The Telegraph a semé la panique. Il a affirmé que le gouvernement grec se préparait à un échec des négociations. Il prendrait alors le contrôle des banques et créerait une monnaie parallèle.
A chaque fois, le gouvernement d'Alexis Tsipras a dû réaffirmer sa volonté de payer.

Les négociations au ralenti

La Grèce a modifié la liste des réformes envoyées à ses partenaires européens à plusieurs reprises, mais le gouvernement a du mal à gagner la confiance de ses partenaires. Ceux-ci demandent des mesures toujours plus précises. En fin de semaine, le FMI a par exemple insisté sur l'adoption de réformes « douloureuses » comme celles sur la taxe sur la valeur ajoutée, les privatisations, les relations professionnelles ou la sécurité sociale. Or ces deux dernières ne faisaient pas partie de la liste fournie par le gouvernement grec qui les considère toujours comme des lignes rouges.

Tsipras à Moscou, un voyage qui passe mal

Alexis Tsipras, le Premier ministre grec est à Moscou ce mercredi 8 avril. Il rencontre son homologue russe Vladimir Poutine pour discuter énergie, agriculture et tourisme, leurs trois principaux secteurs d'échanges commerciaux. Mais les partenaires européens de la Grèce ne voient pas cette visite d'un bon œil alors que les relations avec la Russie se sont tendues sur fond de crise en Ukraine. Le gouvernement grec demandera-t-il une aide financière à la Russie alors que les négociations patinent ? Rien n'est moins sûr, mais c'est peut-être une façon de faire pression sur les partenaires européens. Cette rencontre à Moscou devait avoir lieu en mai. Elle a été avancée d'un mois alors que les institutions ont déclaré qu'elles ne pensaient pas arriver à un accord avec la Grèce avant fin avril. Or le gouvernement grec demande une solution plus rapide, avant le 25, date de la réunion des ministres des Finances de la zone euro à Riga, en Lettonie.

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