Cela fait un mois que Nadia Savtchenko a repris sa grève de la faim, mais pour être en état d’assister à l’audience de ce vendredi 17 avril, elle a accepté de prendre quelques produits fortifiants. La pilote d’hélicoptère ukrainienne est accusée par la justice russe d’être responsable de l’assassinat de deux journalistes dans le Donbass.
Elle est emprisonnée en Russie depuis près de dix mois. C’est une audience sur laquelle elle compte beaucoup, selon sa sœur, Vira Savchenko, même si ses avocats ne se font pas beaucoup d’illusions. « J’espère qu’ils vont abandonner les charges, mais les avocats de Nadia estiment que cela ne se produira pas et qu’il faut se préparer à poursuivre le travail, explique Vira Savtchenko. Nadia, elle, espère beaucoup que le tribunal rendra une décision juste. Elle estime qu’il doit saisir cette chance de montrer que la loi existe aussi en Russie, que les droits de l’homme peuvent y être respectés. »
Tournée européenne
D’après sa sœur, si la pilote ukrainienne espère que la requête de ses avocats va aboutir, elle est aussi prête à aller jusqu’au bout si elle doit affronter une – probable – déconvenue. « Nadia se prépare à d’autres méthodes de lutte. Elle m’a dit que l’une des solutions pour elle serait de se mettre en grève de la faim et de la soif. Mais ça, ça veut dire une mort rapide. Je sais qu’elle n’a pas envie de mourir pour faire un cadeau à Poutine, mais j’ai conscience que j’ai peu de temps et que je dois travailler plus activement. »
Après Paris, où elle a passé quelques jours, Vira Savtchenko va poursuivre sa tournée européenne par Strasbourg et Bruxelles pour tenter de sensibiliser les politiques et l’opinion publique au cas de sa sœur, considérée comme une prisonnière politique par Mémorial, la principale organisation russe de défense des droits de l'Homme.