Avec notre correspondante à Moscou, Muriel Pomponne
Après trois mois et demi de grève de la faim, l’état de Nadia Savtchenko est préoccupant. Pour la première fois, la jeune femme a évoqué la mort comme seule issue, explique Mikhel Fedotov qui l'a déjà rencontrée plusieurs fois.
La pilote ukrainienne avait entamé sa grève de la faim en décembre pour exiger de recevoir des soins alors qu’elle souffrait d’une oreille. Elle venait d'être élue députée au Parlement ukrainien. A ce titre, en février, elle a été désignée membre de l’assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe à Strasbourg. L'instance européenne a alors exigé qu’elle bénéficie d’une immunité lui permettant de siéger. Ce que la Russie a refusé.
Les avocats de Nadia Savtchenko ont demandé qu’elle puisse être assignée à résidence à l’ambassade ukrainienne. Nouveau refus.
La pilote est accusée par la justice russe d’être responsable de la mort de deux journalistes russes dans le Donbass, accusation à laquelle s’est ajouté, étrangement, celle de franchissement illégal de la frontière.
Son sort a été discuté lors des pourparlers de Minsk, le 11 février dernier. Début mars, elle a suspendu son jeûne pendant une dizaine de jours, à la demande des médecins, et parce qu’elle espérait une issue favorable grâce aux pressions internationales. Mais les autorités russes sont restées inflexibles, et la santé de la prisonnière se dégrade.