En Turquie, ouverture du procès du drame de la mine de Soma

L’explosion puis l’effondrement de la mine de charbon de Soma, le 13 mai 2014, dans l’ouest du pays avait fait 301 victimes et indigné le pays tout entier. Le procès s’ouvre ce lundi au tribunal d’Akhisar, avec au cœur des débats les conditions de travail et de sécurité datant d’un autre siècle. Les responsables présumés risquent jusqu’à 25 ans de prison.

Ce ne sont plus des gueules cassées, mais des vies brisées, celles de ces 301 mineurs tués pour la plupart d’intoxication au monoxyde de carbone lors de l’effondrement de l’un des puits de la mine de Soma Komur il y a un an ; celles aussi de leurs proches qui attendent aujourd’hui des explications. Pourquoi plus d’un tiers des hommes de la mine ne sont-ils pas remontés ce jour-là ? Quelles sont les responsabilités de la compagnie, alors que des rapports ont mis en évidence des manquements élémentaires aux règles de sécurité ?

Pour l’opinion turque, au-delà des responsables de l’entreprise accusés d’homicide volontaire, c’est bien ici le procès de la course au rendement, au mépris de la vie qui est en jeu. Une affaire devenue politique qui a nourri l’opposition au Premier ministre Recep Tayyip Erdogan accusé de manquer d’empathie.

Pour les très nombreuses victimes, pour accueillir les familles, il y a besoin de place. La ville d’Akhisar, à l’ouest de la Turquie, a mis à disposition son centre culturel. Pour les prévenus, les peines devraient être également exceptionnelles : les dirigeants de la mine risquent entre 20 à 25 ans de prison, entre 2 et 15 ans pour une quarantaine de cadres, également présents sur le banc des accusés. 

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