Avec notre correspondante à Moscou, Muriel Pomponne
« Les contre-mesures ont porté une blessure profonde à l’économie grecque. Mais nous sommes conscients qu’elles sont venues en réponse aux sanctions, avec lesquelles nous sommes en désaccord ».
Les paroles d’Alexis Tsipras sont sans doute allées droit au cœur de son interlocuteur russe. Pour autant, le président Poutine n’a pas annoncé de levée de l’embargo sur les produits alimentaires grecs, comme l’espérait le Premier ministre.
« Nous voulons travailler avec l’Europe dans son ensemble, a déclaré le président russe, sans chercher à profiter des problèmes internes à l’Union européenne ». Néanmoins, la porte n’est pas fermée. Le Kremlin veut profiter de la main tendue des Grecs. Alors, il pourrait y avoir des projets communs en matière d’agriculture.
Moscou tente également de convaincre la Grèce des bienfaits de l’oléoduc Turkishstream… Même si, bien sûr, ajoute Vladimir Poutine, c’est le gouvernement souverain de la Grèce qui décidera.
Mais c’est à travers ces grands projets que la Russie pourrait accorder des crédits. Une forme d’aide financière qui n’en serait pas vraiment une. Car la Grèce n’a demandé aucune aide financière à Moscou. « La Grèce n’est pas une mendiante, mais un pays souverain qui mène une politique étrangère multidimensionnelle », a insisté le Premier ministre grec.