Crash de l’A320: à Haltern Am See, des lycéens allemands effondrés

Parmi les passagers allemands de l’Airbus A320 qui s’est écrasé ce mardi, figuraient seize lycéens qui revenaient d’un séjour linguistique, accompagnés de deux professeurs, habitants d’Haltern Am See dans nord-ouest de l’Allemagne. La ville est toujours ce matin en état de choc.

Avec notre envoyée spéciale à Haltern Am See, Stefanie Schüler

La douleur est immense ici et toute une ville pleure ses enfants. Il faut savoir que Haltern Am See ne compte que 38 000 habitants. « Du coup, nous sommes une sorte de grande famille », nous confiait il y a quelques minutes une jeune femme.

L’école Joseph-Köning est le seul lycée de la ville. Tout le monde savait que les seize élèves et leurs deux enseignantes étaient partis pour un échange scolaire en Espagne et tout le monde attendait leur retour.

Le crash de l’Airbus A320 de la compagnie Germanwings qui aurait dû les ramener à la maison a laissé derrière lui une commune bouleversée. Non seulement le lycée Joseph-Köning, mais aussi beaucoup d’autres écoles de la ville ont suspendu les cours pour permettre aux élèves de se recueillir. Les marches du lycée sont couvertes d’une véritable marée de bougies et de fleurs. Des adolescents en larmes sortent et rentrent dans l’établissement, certains soutenus par leurs camarades pour pouvoir marcher, d’autres le visage ferme. Des psychologues et des médecins sont sur place pour les aider à affronter cette terrible disparition de leurs amis.

Dans le centre-ville aussi, les habitants semblent errer sans but. Au coin des rues, des voisins s’embrassent et se prennent dans les bras. Les vendeuses de la boucherie ont les yeux rouges. A la boulangerie qui fait aussi office de café, les jeunes se rassemblent et tentent de comprendre l’inimaginable. « A notre âge, on ne pense pas à la mort. A notre âge, on doit vivre », nous a dit un collégien.

Mais comment vivre, comment reprendre le quotidien après avoir été frappé par un tel drame ? Sur une pancarte à l’entrée du lycée Joseph-Köning, des élèves ont écrit ceci : « Hier nous étions nombreux, aujourd’hui nous sommes seuls. »

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