Ukraine: les pro-russes payent aussi le prix de la guerre

Trois semaines après la signature de la trêve dans l'est de l'Ukraine, on compte 64 soldats ukrainiens tués depuis le 15 février, a fait savoir le président. Le cessez-le-feu ne tient décidément pas. Ce lundi 9 mars, l'armée ukrainienne dit avoir été la cible de tirs à l'arme lourde lundi à Chirokine, tout près du très stratégique port de Marioupol. Quatre soldats auraient été blessés mais les rebelles démentent cette attaque. Des séparatistes qui comptent aussi des blessés dans leurs rangs. Ils sont transférés dans la ville côtière de Novoazovsk.

Avec nos correspondants à Novoazovsk,  Boris Vichith  et  Anastasia Becchio

Alexandre Poliakh est dermatologue à l'hôpital de Novoazovsk, mais en plus de ses consultations, il doit aussi consacrer du temps aux blessés de guerre. Depuis le début des opérations militaires, il a vu passer ici des dizaines de combattants ramenés du front : « La ligne de front est très proche. Il y a encore des opérations militaires dans ce qu'on avait coutume de considérer comme une zone tampon : il y a des accrochages du côté de Chirokine. Très régulièrement, on accueille ici des combattants qui sont blessés. Si les choses s'accéléraient et devenaient plus sérieuses sur le terrain, notre service de chirurgie aurait du mal à suivre. »

En dépit du cessez-le-feu, plusieurs chambres sont encore occupées par des combattants pro-russes. Nikolai, pantalon de treillis et T-shirt rayé, est en convalescence après une opération de la main : « Ça n'est pas un cessez-le-feu. Ça n'est pas vrai. La guerre va prendre de l'ampleur. On va continuer à se battre, parce que nous, les Russes, nous aimons notre terre et nous allons la défendre. » Encore quelques jours et Nikolai retournera dans les tranchées sur le front, du côté de Chirokine.

Partager :