Ce n’est ni plus ni moins que l’exportation au niveau européen de l’habitude si française des emplois fictifs en politique. Des individus soigneusement choisis sont rémunérés par une institution pour y travailler, mais ils n’y travaillent pas, ou alors très peu, et consacrent l’essentiel de leur temps aux structures internes d’un parti.
Dans cette affaire, les vérifications de routine conduites par le secrétariat général du Parlement européen ont abouti à découvrir que la quasi-totalité des assistants parlementaires en circonscription, c'est-à-dire en France, des 24 députés européens du Front national, étaient payés à temps complet par le Parlement européen. Mais en réalité, ils occupaient différentes fonctions, à temps partiel ou complet, au sein des organes internes du FN. Le préjudice au détriment du contribuable européen occasionné par ces frontistes dépasserait les 7 millions d’euros en à peine huit mois.
Le dossier vient d’être confié pour enquête approfondie à l’office européen de lutte anti-fraude, ainsi qu’aux autorités judiciaires françaises. Selon des sources informées, les chefs d’inculpation pourraient inclure le détournement de fonds publics, l’abus de biens publics, ainsi que le faux et usage de faux en écriture comptable.