Prévue pour une durée initiale de six mois, la commission spéciale du Parlement européen est composée de 45 eurodéputés. Elle sera sans doute présidée par Alain Lamassoure, chef de la délégation française au groupe conservateur du Parti populaire européen (PPE). A l'origine de cette initiative, les écologistes auraient préféré une véritable commission d'enquête avec des pouvoirs d'investigation élargis et un meilleur accès à certains documents nationaux.
« Les Etats, la Commission européenne, les entreprises que nous solliciterions au travers de cette commission spéciale pourraient plus facilement refuser de témoigner ou de communiquer des documents que s’il s’était agi d’une commission d’enquête proprement dite, explique le Belge Philippe Lamberts, coprésident du groupe des Verts. En réalité, on sent bien de la part des présidents de groupes qu’ils ne veulent pas mettre en difficulté des ministres des Finances, des Premiers ministres, des anciens Premiers ministres, des anciens ministres des Finances qui sont de leur groupe politique. Je pense que les partis majoritaires ici en Europe, au Parlement européen et dans les Etats membres, refusent de reconnaître cette pression dans le sens d’une plus grande justice fiscale. »
Une chose est sûre, les trois groupes de la coalition majoritaire au Parlement européen, les conservateurs, les sociaux-démocrates et les libéraux, ne veulent pas déstabiliser le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, ancien Premier ministre du Luxembourg, mis en cause dans le scandale LuxLeaks.