#SwissLeaks: consternation, larmes et rires sur la Toile

Le scandale SwissLeaks révélant l’existence, entre 2005 et 2007, d’un système international d'évasion fiscale orchestré par la banque britannique HSBC et sa filiale suisse, a embrasé Internet et tous les réseaux sociaux.

Tout de suite après les révélations du journal Le Monde, quelques secondes ont suffi pour que les internautes, de Facebook à Twitter, passent de la consternation à la sidération, des larmes à la franche rigolade. « Quoi ? Des gens riches de plein de pays planqueraient de l'argent en Suisse avec la complicité de banques ? », s’insurge, faussement incrédule, un internaute sur Twitter. « Profiter d’une optimisation fiscale, ce n’est ni immoral, ni illégal ! », répond un autre.

Une déferlante de commentaires acerbes s’est alors abattue sur la Toile. « Tu parles d’une affaire ! Beaucoup des noms cités dans les documents ont depuis régularisé leur situation », fait remarquer un internaute. « Pas d’accord », répond un autre. « Vous n'allez pas me faire croire qu'un Etat peut tout ignorer d'une fraude de 180 milliards d'euros ? », insiste t-il.

Humour

Ces gazouillis vindicatifs ont vite laissé place à des messages plus taquins. Comme à leur habitude, les internautes s'amusent de la situation à grands coups de photomontages et de messages truculents. « Depuis que ça marche pour nous, mon chat et moi, avons planqué 5 tonnes de croquettes sur un compte en Suisse », lance un twittos.

« Un enfant de 8 ans aurait déclaré : " Je suis du côté des fraudeurs ". Le directeur de la banque n'a pas porté plainte », écrit un autre. Certains rediffusent même les messages du compte Twitter du service client d’HSBC France publiés la veille du scandale : « Une belle semaine d'échanges, bon week-end à tous et à lundi dès 8h ! » « Le calme avant la tempête, sans doute ? », ironise un internaute.

Plus de 100 000 personnalités auraient fraudé

Le quotidien français Le Monde, qui a mené l’enquête avec l’aide du Consortium international des journalistes d’investigation, n’a pas encore publié l'intégralité du listing des fraudeurs présumés. Cette liste contient plus de 100 000 noms d’hommes politiques, d’artistes, de sportifs, d’avocats, de médecins, de rois, d’hommes d’affaires et de capitaines d’industrie.

« Certains sont domiciliés fiscalement en Suisse, et leur compte est donc tout à fait légal », précise le quotidien du soir. Parmi ces personnalités : le coiffeur et homme d’affaires Jacques Dessange, l’ancien footballeur français Christophe Dugarry, les chanteurs Philippe Lavil, Tina Turner, David Bowie et Phil Collins, l’acteur John Malkovich, ou encore les rois Mohamed VI et Abdallah II, du Maroc et de Jordanie.

Gad Elmaleh, cible favorite des internautes

L’humoriste français Gad Elmaleh est également nommé dans la liste. Le comédien, dont la réclame pour une banque avait agacé certains internautes, a été la cible préférée des twittos.

Avec le hashtag #Jerêvedunebanque, les internautes multiplient les blagues et ont très rapidement détourné le slogan initial : « Je rêve d'une banque idéale qui soit faite spécialement pour moi ». Parodiée, sa publicité est devenue : « Je rêve d'une banque… qui réussirait à éviter les fuites sur ses clients ».

 

Partager :