Avec notre envoyée spéciale à Aarhus, Sung Shim Courier
L'un des points forts de la méthode de déradicalisation de Aarhus, c'est sans doute l'accompagnement des anciens jeunes jihadiste par un mentor. Ils sont 19 en tout à en avoir bénéficié. Le professeur Preben Bertelsen est le psychologue derrière la méthode du modèle d'Aarhus. Il souhaiterait que les jihadistes repentis jouent un rôle actif dans le programme, « ce serait en effet une possibilité de mettre à profit l'expérience de jeunes qui ont été radicalisés ou qui sont revenus de Syrie. Ils pourraient intervenir à condition, bien sûr, qu'ils soient complètement sortis du milieu radical, qu'ils manifestent l'envie d'aider d'autres jeunes à en sortir. »
« C'est quelque chose qu'on peut voir dans d'autres domaines, par exemple dans le monde du crime organisé ou de la drogue, explique M. Bertelsen. On utilise des gens qui ont fait partie du processus mais qui ont réussi à s'en sortir. Ils ont certainement une connaissance précieuse de la logique du système. Ils peuvent aussi contribuer en racontant aux jeunes, avec authenticité, ce qu'ils ont vécu quand ils sont allés en Syrie. Ils peuvent pointer du doigt concrètement, et bien plus tôt dans le processus de radicalisation, quel est le problème. » Pour l'instant, un jeune déradicalisé s'est porté volontaire pour remplir cette mission. Le professeur Bertelsen étudie encore soigneusement son cas avant d'envisager de le mettre à l'essai.