#ChapelHillShooting versus #Copenhagueshooting !

De nombreux internautes sur les réseaux sociaux reprochent aux médias, d’avoir « zappé » le crime raciste de trois étudiants musulmans dans la ville universitaire américaine de Chapel Hill en Caroline du Nord, préférant couvrir les événements tragiques de Copenhague.

« Place aux fantasmes islamophobes et aux caricatures des médias », écrit un twittos dès l’annonce de la fusillade meurtrière dans une synagogue puis un centre culturel, qui a fait deux morts et cinq blessés à Copenhague le week-end du 14 février. L’auteur ajoute : « Quand c'est Charlie Hebdo, c'est du terrorisme mais quand c'est des musulmans qu'on tue ils appellent ça "homicide" ». Et les « ils » en question ce sont évidement les journalistes qui ont couvert les attentats. « Les médias en parlent alors arrêtez votre victimisation », rétorque un internaute, « où sont les "Je suis Charlie" ? Ce monde est rempli d’hypocrites », renchérissent les suivants. Le ton monte sur les réseaux sociaux : « A la terreur islamique, il faut répondre par la terreur ! », s’emporte alors un internaute. « Médiatisation, indignation et condamnation à géométrie variable. C’est pathétique », lui répondent les twittos du ChapelHillShooting.

Un « deux poids deux mesures » ?

Alors que #Copenhagueshooting est le mot clef le plus suivi actuellement sur les réseaux sociaux, les internautes invectivent les journalistes directement sur leurs comptes Twitter pour qu’ils dénoncent le « deux poids deux mesures » que pratiquent les médias en ligne. Et ces messages qui accusent la presse mondiale d’islamophobie sur la Toile ont fait réagir la journaliste Caroline Fourest dans un billet d’humeur sur les ondes de France Culture.

« Ce qu’il est temps d’expliquer à ceux qui harcèlent les journalistes sur Twitter pour que la presse ressemble à leur page Facebook, explique-t-elle, c’est que le rôle des grands médias est d’apporter une autre vision, plus hiérarchisée de l’information. Non, un crime raciste aux Etats-Unis n’a pas la même portée qu’une série d’attentats terroristes. La morale de cette histoire c’est qu’il faut regarder en face le fait que des fanatiques se revendiquent de l’islam pour tuer pratiquement chaque semaine, décapiter, brûler, violer ou esclavagiser. Et il faut le faire pour une raison simple. C’est que cette façon de toujours chercher un moyen, une excuse, au terrorisme, ou de ne pas trop en parler, c’est précisément ce qui n’aide pas à faire baisser le racisme. »

Depuis les attentats sanglants contre Charlie Hebdo et de l’Hyper Cacher à Paris, les discussions sur les réseaux sociaux semblent se radicaliser de plus en plus. Elles font, hélas, le jeu des terroristes, dont l’objectif est bien de nous diviser, pour mieux régner sur le Web. Les insultes, clashs, propos racistes, antisémites, islamophobes ou xénophobes s’accompagnent désormais d’une concurrence victimaire en ligne, dans un climat d’intolérance généralisée, qui a définitivement élu domicile sur la Toile.

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