Fusillades de Copenhague: des similitudes avec les attentats de Paris

Les deux attaques menées le week-end du 14 et 15 février à Copenhague font échos à celles perpétrées début janvier à Paris. La police danoise soupçonne le tueur présumé d'avoir voulu imiter les attentats parisiens.

Une série de points communs troublants. A Paris, le mercredi 7 janvier, Chérif et Saïd Kouachi font irruption pendant la conférence de rédaction de l’hebdomadaire satirique Charlie Hebdo. Ils tuent douze personnes, dont des collaborateurs et proches du journal. Deux jours plus tard, Amedy Coulibaly, proche des frères Kouachi, prend en otage des clients d’une épicerie casher située porte de Vincennes, tuant quatre d’entre eux.

Un mois et demi plus tard, à Copenhague, un homme ouvre le feu sur un bâtiment du nord de la capitale danoise. Ce bâtiment abrite un centre culturel où se déroule au même moment un débat sur la liberté d’expression. Quelques heures plus tard, le tireur s’en prend à une synagogue. Bilan de ces deux attaques : deux morts et cinq blessés.

Des cibles communes

Rapidement, la police danoise soupçonne le tueur présumé d'avoir voulu imiter les attentats parisiens. A Paris, les frères Kouachi s’en étaient pris à Charlie Hebdo, hebdomadaire satirique qui avait publié plusieurs caricatures de Mahomet. A Copenhague, le tueur a visé un centre culturel où se tenait un débat sur la liberté d’expression et où se trouvait notamment l’ambassadeur de France au Danemark et Lars Vilks, un artiste suédois auteur en 2007 d’une caricature de Mahomet déguisé en chien.

Tout comme Charb, rédacteur en chef de Charlie Hebdo assassiné pendant les attentats de Paris, Lars Vilks figure depuis 2013 sur une liste d'hommes « recherchés morts ou vifs pour crimes contre l'islam » publiée par une revue proche d'al-Qaida. Tout comme Charb, Lars Vilks bénéficie d’une protection policière rapprochée, présente lors de l’attaque.

Autre cible des attentats perpétrés dans les deux capitales européennes : la communauté juive. A Paris, Amedy Coulibaly avait tué quatre personnes au cours d’une prise d'otages dans une épicerie casher située porte de Vincennes. A Copenhague, l’assaillant a visé une synagogue, blessant mortellement un homme juif.

En réaction, Benyamin Netanyahu, le Premier ministre israélien, a appelé les Juifs européens à s'installer en Israël. Un appel déjà lancé après les attentats de Paris et qui comme à cette époque a provoqué l'agacement des autorités françaises. François Hollande lui a d'ailleurs répondu en affirmant une nouvelle fois que les Juifs avaient « leur place en Europe et en France en particulier ».

Un mode opératoire similaire

A Paris comme à Copenhague, les assaillants, qui portaient des vêtements sombres et des cagoules, ont fait le choix d’utiliser un fusil mitrailleur plutôt que de l’explosif, une méthode qui nécessite moins de préparatifs mais qui requiert plus d’entraînement.

Selon une source proche des forces d’élite française citée par l’AFP, il s’agirait du même genre de « jihad individuel » : des hommes radicalisés, agissant seuls, contre des cibles hautement symboliques.

Si les fusillades de Copenhague font échos aux attentats de Paris, les spécialistes ne parlent pas encore de mimétisme entre les deux événements. Il n’empêche que pour le président François Hollande « les mêmes cibles » ont été frappées au cours des deux attentats et qu’il existe entre ces deux événements « un lien qui n'établit pas un réseau mais une même détermination des terroristes à frapper les valeurs de la liberté, du droit, de la protection que chaque citoyen, quelle que soit sa religion, doit pouvoir trouver ».

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