Avec nos envoyés spéciaux à Dontesk, Boris Vichith et Anastasia Becchio
Le coup de grisou a provoqué de lourds dégâts, au point que certains mineurs ne sont pas reconnaissables. C’est ce que confiait devant la mine, un jeune homme qui a participé aux travaux d’évacuation dans le puits accidenté, situé à l’est du grand complexe minier. Ce jeune homme, âgé de 27 ans, a perdu plusieurs de ses amis dans cette catastrophe. L’un d’eux venait de devenir père mercredi matin.
En fin d’après-midi, des mineurs au visage noirci par le charbon ont acheminé cinq corps sans vie à la morgue de Donetsk. Ils patientaient devant le bâtiment, le temps que les employés de l’institut médico-légal prennent en charge les cadavres déposés dans des sacs mortuaires sur un camion remorque. Ils devaient ensuite repartir chercher d’autres dépouilles sur les lieux de la catastrophe.
Les mineurs se montrent peu loquaces lorsqu’on leur demande s’il y a pu y avoir des manquements. Le parquet ukrainien a annoncé l'ouverture d'une enquête pour « violation des règles de sécurité », tout en reconnaissant que l'instruction était de fait impossible sur le terrain. Et pour cause, la mine Zassiadko, une exploitation privée, l’une des plus grandes du pays, mais aussi l'une des plus dangereuses, se trouve dans la zone aux mains des rebelles.