Avec notre correspondant à Vienne, Nathanaël Vittrant
Michel Sapin et Hans Jörg Schelling ne se connaissent pas depuis longtemps mais ils s'appellent déjà par leurs prénoms et se tutoient ostensiblement. Le temps des tensions autour du secret bancaire autrichien semble désormais bien loin. Ironie du sort, aujourd'hui, c'est même l'Autriche qui demande la coopération de la France pour traquer ses fraudeurs.
Et en la matière, Michel Sapin est plus que ravi de s'exécuter : « Mon administration a reçu de la part du ministre des Finances autrichien une demande de coopération s'agissant de la liste HSBC et mon administration répondra évidemment positivement et transmettra les informations souhaitées dans les jours qui viennent, je crois pouvoir dire la semaine prochaine. »
Si on en croit Michel Sapin, l'Autriche est loin d'être le seul pays à avoir fait cette demande : « Ce sont plusieurs pays, je m'en voudrais de vous donner les noms ici, mais pour dire les choses, il n'y a pas beaucoup de ministres des Finances de l'Eurogroupe qui ne m'aient pas demandé : " Michel, est-ce que tu peux m'envoyer les listes ? " »
Le ministre français assure qu'il répondra à toutes les demandes, dans le respect des cadres juridiques. Histoire que les fraudeurs européens ne s'en sortent pas pour de simples problèmes de procédure. A noter que la visite de M. Sapin à Vienne aura aussi été l'occasion d'évoquer d'autres questions : croissance européenne, lutte contre le financement du terrorisme, ou encore taxe sur les transactions financières.