Avec notre correspondant à Kiev, Sébastien Gobert
Après le discours est venu le temps de la minute de silence en mémoire des centaines de morts tombés il y a un an dans le centre de Kiev. Dans son discours, le président ukrainien Petro Porochenko a rendu hommage aux « héros de la nation ». Il a également rappelé le but de cette révolution : moderniser le pays et offrir une vie meilleure aux Ukrainiens. Porochenko a demandé à l'Union européenne de garder les portes ouvertes pour l'Ukraine afin de créer des perspectives à sa population.
A son arrivée au centre de Kiev, le président Porochenko a été hué par la foule. L'humeur n'est pas à la joie. Un an après la révolution de l'EuroMaïdan, les réformes pour lesquelles se sont battus les Ukrainiens se font encore attendre. Par exemple, les responsables des violences du temps de la révolution n'ont pas encore été trouvés, jugés et punis.
Le président ukrainien a évidemment fait référence à la guerre dont les nouvelles se font chaque jour un peu plus préoccupantes à Kiev. Ce 20 février marque aussi le début officiel de l'opération d'annexion de la Crimée par la Russie. Une date que Petro Porochenko avait lui-même reconnue, il y a quelques mois.
■ Une manifestation anti-Maïdan à Moscou
« Pas de révolution de couleur en Russie. » Ce leitmotiv des autorités russes depuis plusieurs mois, va se traduire ce vendredi par l'organisation d'une manifestation qui se veut populaire dans les rues de Moscou. Les médias ne cessent d'expliquer aux Russes que les révolutions de couleur sont porteuses de drames et de tragédie, mettant en avant les évènements sanglants d'Ukraine.
Avec notre correspondante à Moscou, Muriel Pomponne
« Nous n'oublierons pas, nous ne pardonnerons pas. » C'est sous ce slogan que va se tenir cette manifestation anti-Maïdan, dont les organisateurs se présentent, comme l'émanation de la société civile.
Nikolaï Starikov, écrivain, et co-président du mouvement anti-Maïdan l'explique : « Nous avons décidé de nous réunir dans le mouvement anti-Maïdan, pour d'emblée, déclarer à ceux qui cherchent à bousculer la situation en Russie, que nous ne permettrons pas un développement selon le scénario ukrainien. Ne cherchez même pas de tenter de la faire ! »
Les anti-Maïdan se présentent comme des gens qui veulent lutter contre les ennemis intérieurs. Selon certains journaux russes, les administrations régionales ont été mises à contribution pour envoyer des manifestants à Moscou. Les fonctionnaires ont notamment été convoqués. Officiellement le parti de Vladimir Poutine, Russie Unie, n'y participe pas, mais il soutient le mouvement.
Nikolaï Starikov en tout cas affirme sa convergence de vue avec le pouvoir concernant le droit de manifester. « Il ne s'agit pas d'une restriction quelconque des libertés d'expression ou de rassemblement. Il s'agit de faire en sorte que les rassemblements et l expression des avis alternatifs se fassent en conformité avec les lois russes. » On attend la présence de nationalistes, Cosaques, motards, anciens combattants, mais aussi de citoyens sincères quand 85 % de la population soutient le président Poutine.