Avec notre envoyé spécial à Marioupol, Sébastien Gobert
Dominant Marioupol, les structures imposantes des complexes métallurgiques géants Azovstal et Ilyich sont les principaux employeurs de la ville. Développés pendant l’époque soviétique, ces complexes sont situés à l’est de la ville, à quelques kilomètres à peine de la ligne de front qui est régulièrement secouée par des bombardements.
Marioupol, site stratégique
Cette situation inquiète évidemment les employés de ces complexes et en premier lieu le directeur de l’ingénierie de l’usine Ilyich, Constantin Pismarev. « J’espère, se désole-t-il, que tous les gens normaux comprennent que bombarder l’usine 1 ou 2, cela veut dire la mort de la ville. C’est toute la ville qui dépend entièrement de nos activités. » Marioupol est en effet un port stratégique sur la mer d’Azov. C’est une cible affichée des forces séparatistes pro-russes et russes. Aussi la menace de voir la ville plonger dans la guerre est bien réelle.
Les forces ukrainiennes ont édifié un ensemble de fortifications consistant en trois lignes de défense. Mais les bombardements deviennent de plus en plus fréquents sur la ville, comme ce fut le cas le 24 janvier dernier.
L’annonce du cessez-le-feu est donc une bonne nouvelle pour Marioupol et pour ses usines géantes. En Ukraine, les critiques font rage contre l’accord de Minsk, et les conditions de paix désavantageuses qu’il comporte. À Marioupol cependant, tout le monde espère avant tout la paix, quelle qu’elle soit.