Turquie: 14 personnes qui tentaient de rejoindre le groupe EI arrêtées

L'armée turque a interpelé lundi quatorze personnes, dont 13 étrangers, qui tentaient de traverser la frontière vers la Syrie pour rejoindre l'organisation Etat islamique, indique l'état-major turc dans un communiqué. C'est une première pour Ankara qui a déclaré sa participation à la coalition internationale, mais jusque-là n'avait guère convaincu de son engagement à empêcher les allées et venues de jihadistes transitant par son territoire. Ankara dit avoir déjà expulsé plus d'un millier d'étrangers en situation irrégulière en raison de leur passage illégal de la frontière syrienne, et en avoir déclaré indésirables quelque 10 000 autres.

Avec notre correspondant à Istanbul, Jérôme Bastion

Leur nationalité n'est pas précisée, mais le communiqué dit qu'ils devraient être expulsés ou peut-être extradés si leur pays d'origine informe les autorités turques. C'est ce que la Turquie est priée de faire et a promis de faire quand les jihadistes présumés viennent d'un pays d'Europe où jusqu'à présent on n'était guère satisfait du manque d'enthousiasme d'Ankara à collaborer dans la lutte contre les réseaux de jihadistes du groupe Etat Islamique.

On ne connaît pas non plus la raison pour laquelle le ressortissant turc a lui été relâché après avoir été entendu par un procureur. Peut-être était-il simplement le passeur des treize étrangers, auquel cas il devrait malgré tout être poursuivi.

Cette arrestation est le signe que les autorités turques accroissent progressivement leur surveillance de la frontière syrienne, comme réclamé depuis longtemps par les membres européens de la coalition anti-Etat islamique.

Ce n'est d'ailleurs pas tout à fait une première puisqu'il y a deux semaines la police avait déjà arrêté un ressortissant turc rentrant de Syrie. Ce dernier avait avoué son engagement dans l'organisation, mais comme civil soi-disant. Avec plusieurs milliers de sympathisants, voire de membres actifs de l'organisation islamiste sur son territoire, selon un rapport des services secrets publié récemment, la Turquie se refuse à participer militairement à la lutte contre le groupe Etat islamique. Sans doute par crainte de représailles.

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