Avec nos envoyés spéciaux dans la région de Donetsk, Boris Vichith et Anastasia Becchio
Dans la classe du cours préparatoire, on joue à distinguer les objets inanimés des êtres animés. L'école de Stepanivka a été détruite par les combats l'été dernier. Elle s'est installée provisoirement à la maison de la culture.
« Avant de trouver ce lieu, indique Vassili Ivanovitch, le directeur de l'école, on a étudié dans l'église, dans un magasin, à la mairie aussi. Comme notre école a été bombardée et que l'année scolaire débutait, il a fallu improviser. Depuis le 3 décembre, on est ici. Mais on n'a pas grand-chose, ni ordinateur, ni laboratoire de chimie, ni salle de sport. »
Au dispensaire voisin, Elena, pédiatre venue de Donetsk reçoit les mamans inquiètes pour leurs enfants qui ont des troubles psychologiques. « On a des enfants qui sursautent, qui ont peur de tous les bruits, qui ne dorment pas la nuit ou qui font des cauchemars, raconte-t-elle. Leurs résultats scolaires s'en ressentent. Ils deviennent plus dissipés. Ils ont peur d'avoir des contacts avec les autres et partout ils voient de l'agression et du danger. »
A Donetsk, un obus s'est abattu il y a quelques heures sur le terrain de jeu de Diana, 8 ans. « Maintenant l'école est fermée parce que ça fait de gros "boum !". C'est la guerre », explique la petite fille dont l'école est fermée depuis trois semaines.