Avec notre correspondant à Berlin, Pascal Thibaut
Pegida ne manquait déjà pas d’ennemis : l’islam, la presse dite « mensongère », les contre-manifestants hostiles, une classe politique critique à son encontre... Mais à l’arrivée, le mouvement Patriotes européens contre l’islamisation de l’Occident (Pegida) aura été la victime de ses propres bisbilles internes.
La semaine dernière, la tête de file du mouvement Lutz Bachmann démissionnait après la publication d’une photo le montrant en sosie d’Adolf Hitler et la publication de déclarations ouvertement racistes. Mardi soir, plusieurs membres du comité d’organisation en ont fait de même. Le mouvement Pegida est donc désormais décapité. La prochaine manifestation de lundi à Dresde, son fief, a été annulée.
Le déclin de ces défenseurs de l’Occident est-il irréversible ? Le mouvement qui a tant défrayé la chronique ces dernières semaines ne passera-t-il pas l’hiver ? Les experts ont des opinions divergentes. Les commentateurs soulignent en tout cas que les motivations des supporters de Pegida ne vont pas disparaître pour autant dans les esprits. Mais les autorités américaines, qui évoquaient déjà des menaces pour leurs ressortissants dans certaines villes allemandes, vont peut-être revoir leur position.